Paysan
Dans la lumière opaline
D’un petit matin frisquet,
Surgissent des bosquets
Piqués au flanc des collines.
Niant sa virginale paresse,
Dans l’air limpide et diapré,
L’herbe drue se redresse,
Tout emperlée de rosée.
Toi paysan, mon ami et parent
Déjà chez toi tu t’affaires
Dans le silence transparent
Tu iras vite cultiver la terre.
Le tracteur remplace les bœufs,
La batteuse les fléaux à main
Mais c’est encore toi, le gueux,
Qui nourriras les gens demain.
Tu ne crains que l’outrage
Du temps incertain qui tente
D’une main injuste, puissante,
De t’envoyer des orages.
Je pense à toi, ami paysan,
À la bonne terre nourricière
Riche et immense l’océan
Que tu travailles comme hier…