Hiver
L’hiver est bien là, dans notre beau Livradois-Forez. J’ai ressorti un poème de 2006, « Hiver à Sauvessanges » pour le retravailler et lui ajouter quelques strophes.
Il est composé de distiques : un vers long de 9 pieds, souligné d’un vers de 3 syllabes, qui se répondent en allitérations en « ère » ou « an », comme pour souligner « hiver » et « désolant ».
Mais trêve de bavardage, le voici :
Cette nuit la neige a tout recouvert
Doucement.
devant nous un paysage d’hiver
désolant.
pour marcher un seul adversaire,
c’est le vent
qui passe, cavalier, dans l’atmosphère,
sibilant.
le gel de sa dure poigne nous enserre
pour longtemps.
quelques vieux courbés ont à faire
à pas lents.
des toits blanchis et des gouttières
fièrement,
pendent, aiguës, des aiguilles de verre
étincelant
dans le froid vif et la lumière
de l’instant.
de petits flocons volent dans l’air,
impatients,
autour des maigres lampadaires
attendant
on ne sait quelle messagère
du beau temps.
quelques oiseaux noirs, éphémères
vont fuyant
à tire d’ailes cet endroit précaire,
inclément.
de Sauvessanges jusqu’à Ambert
tout est blanc.
les labours endormis par l’hiver
et les champs
sont durcis, on ne voit pas la terre.
cependant
nous savons que viendra on l’espère
le printemps.
oui, mais quand ?